Journal de la route des vins d’Alsace
2005
Textes et images : Nicolas Boulard
Conception graphique : Carlo Oliveira
éditions Critique du raisin pur – Frac Alsace 2004
isbn : 9782911963124

De : nicolasboulard Objet : jour1 Date : 2 juillet 2004 01 : 09 : 01 GMT + 02 : 00

arrivé hier soir ai acheté deux cartes de l’Alsace pour mes déplacements futurs ai acheté l’Encyclopédie des Vins et des Alcools de tous les pays (éditions Robert Laffont) suis allé voir Boris à Terre à vins ai acheté une bouteille de Gentil chez Vino Strada le Gentil est un vin d’Alsace issu de l’assemblage de différents cépages alsaciens, mais le Gentil doit contenir au minimum 50 % de cépages “nobles” (riesling, gewürtztraminer, tokay pinot gris, muscat).
Ce sont ces 4 cépages nobles que je retrouverai au cours de mon séjour alsacien sur les 50 grands crus que je vais aller explorer, à la rencontre des vignerons et de leurs vins.
Je pense que le périple commencera par le nord de l’alsace avec en tête de liste, le grand cru Steinklotz, près de Marlenheim où se trouve la Porte de la route des vins.

De : nicolasboulard Objet : jour2 Date : 2 juillet 2004 21 : 00 : 55 GMT + 02 : 00

levé tard petit déjeuner déjeuner puis départ pour marlenheim chez Romain Fritsch*
ai acheté deux bouteilles de son Grand Cru Steinklotz en Riesling
il m’a offert une bouteille de vendange tardive Riesling Steinklotz 1996 et une autre bouteille
suis allé voir les vignes
ai pris deux photos plus une autre
puis suis allé à Bergbieten ai acheté 2 bouteilles de Grand Cru Altenberg de Bergbieten au Domaine Roland Schmitt* reçu par madame Schmitt
goûté presque tout les vins puis Dahlenheim chez Domaine Pfister* ai acheté deux bouteilles de Grand Cru Engelberg puis Wolxheim chez Laurent Vogt* Grand Cru Altenberg de Wolxheim mais vraiment pas intéressant déçu d’y être allé mal reçu
puis Molsheim chez Gérard Neumeyer* très bien reçu de bons vins
entre chaque visite, je suis allé voir les vignes de chaque grand cru
hum
bon
c’est pas si évident que ça
c’est même assez complexe
rencontrer et goûter autant de chose
chaque vigneron revendique sa différence par rapport à ces Grands Crus, à ces parcelles, ces terroirs, ces territoires, ils ont chacun
leur différence, une grosse volonté de sortir du lot mais de quel lot ?

L’Alsace est déjà morcelée en 50 grands crus, 50 territoires bien délimités qui ont chacun des sous sols différents, une exposition au soleil différente, mais la différence ne tient pas qu’à ça ça me semble un peu débile C’est plus la démarche, la manière de travailler qui donne ce goût différent de chaque vin On en a bien parlé avec Romain Fritsch*, il disait que si on donne le même raisin exactement le même provenant de la même parcelle à deux ou trois vignerons différents, et bien ça ne donnera pas le même vin car il y a la méthode qui compte.
Ce qui pour moi est clair
Mais ils sont en train de morceler encore plus le territoire, de savoir qui est le meilleur de passer chez les uns chez les autres j’ai l’impression d’entendre des gens parlant d’équipes de foot des fois mon terrain est le mieux mais alors comment ils sont arrivés là est ce qu’ils ont choisit ce terroir (arg, ce mot me sort par les trous de nez) ?
chez moi c’est mieux que chez toi mais ils connaissent mal ce qui se passe un peu plus bas ou un peu plus haut même s’ils font des choses intéressantes sauf chez
Vogt* ils connaissent chez eux la nature du sol la qualité du raisin le goût qu’a le vin
je ne leur dis pas encore ce que je vais faire avec le vin que je leur achète mais je me présente assez souvent comme un artiste qui effectue un travail sur le Grands Crus d’Alsace (ce qui a intrigué Madame Schmitt*, que je ne prenne pas de notes, mais je lui ai expliqué que le monde du vin est un monde ou la mémoire est très présente, le souvenir est important, le souvenir d’un goût, le “ça me fais penser à”, “ça a le goût de”, “c’est aussi dégueulasse que”, les vins qui disparaissent mais le souvenir reste). il parait qu’il est plus simple de se souvenir d’un goût que d’une odeur, enfin, essayer de se remémorer là maintenant l’odeur de quelque chose je crois que ça ne touche pas la même partie du cerveau ce qui semble logique le “mais je ne vois pas le rapport entre le vin et l’art” et bien tout est là le principe de création le truc fait par quelqu’un à partir de quelque chose le vigneron fait du vin l’artiste fait de l’art
hum l’habitude empêche une réflexion effective

De : nicolasboulard Objet : jour3 Date : 3 juillet 2004 19 : 39 : 48 GMT + 02 : 00

je suis retourné sur les grands crus visités hier, mais sans y goûter le vin, juste sur le terrain, dans les vignes, y voir les paysages
y faire prendre des images, s’y promener,
voir ce qui s’y passe
y regarde le panorama
y fait des images panoramiques verticales (celles qui regroupent en une seule et même image le ciel et la terre : ce qui fait la
particularité du grand cru : sa géologie et son climat)
suis allé à Molsheim, mal à l’aise dans ces villes toute belle avec des Pensées et des Géraniums partout
alors parti
fais les courses à Rosheim pour dîner ce soir
pas de vin d’alsace à table overdose hier après avoir goûté une quarantaine de vins chez les 5 vignerons visités
le riesling est un cépage qui donne des vins aux goût agrumes citron pamplemousse
la constante de la dégustation d’hier
j’ai vu un très beau rosier à Wolxheim près des vignes dans le grand cru Altenberg de Wolxheim (traduisez altenberg par vieille montagne et les vieilles montagnes sont plus petites que les jeunes montagnes)
on met des rosiers près des vignes parce que quand une maladie arrive dans les vignes, les rosiers tombent malade avant les vignes
alors il est encore temps de sauver la vigne même si le rosier est déjà malade (en champagne il y a un village qui s’appelle Chigny les Roses)

De : nicolasboulard Objet : jour4 Date : 4 juillet 2004 23 : 29 : 01 GMT + 02 : 00

retour pour une troisième fois à Marlenheim pour y refaire des images panoramiques verticales puis ballade sur la route du vin Wangen, Molsheim, Rosheim, le Mont Saint Odile puis Otrott et Heiligenstein ou l’on cultive le célèbre Klevener (mais qui n’est
curieusement pas un Grand Cru d’alsace) puis Barr
Belle vue sur la plaine d’alsace depuis le Mont St Odile

comme un dimanche

De : nicolasboulard Objet : jour5 Date : 5 juillet 2004 20 : 01 : 07 GMT + 02 : 00

passage en Allemagne pour promenade retour puis panoramiques
du Grand Cru Steinklotz du Grand Cru Altenberg de Bergbieten du Grand Cru Engelberg
mais bon
les jolies images me posent problème
hum
c’est beau
c’est joli
mais ça ne peut pas être que ça
ces images sont interessantes panoramique verticale de grand cru dont la particularité est justement l’alliance entre une géologie, un
ensoleillement, et un cépage
mais bon
hum ça va pas
ça va pas
ça peut pas être juste beau trop beau très beau
ou alors ça doit rester petit
tout petit
format mail
mais même ça me rappelle trop les images pornos ces images qui ne donnent pas plus que ce qu’elles donnent
mais les panoramiques sont sur un terrain bien précis
dans un contexte bien précis
mais il manque une dimension
l’image l’emporte sur l’idée
je crois que c’est ça le problème

De : nicolasboulard Objet : jour6 Date : 6 juillet 2004 20 : 08 : 56 GMT + 02 : 00

parti tôt pour Barr
première degustation à 10h00
la meilleure heure pour goûter les vins (la bouche fraîche et pas fatiguée d’autres saveurs et goûts) mais bon, goûter de mauvais vins
avec une bouche fraîche ne change rien au vin
ai goûté deux vins de chez Klipfel à Barr, mais bof, grosse institution locale mais pas terrible, y a franchement mieux et moins
prétentieux, c’est plutôt piège à touriste avec cigognes et tout le bordel qui va avec
bon, je vais ensuite à Mittelbergheim chez Boeckel*
vieille maison et tout
avec des étiquettes années 20 pas mal et 3 grands crus vraiment corrects (Grand Cru Zotzenberg Grand Cru Wiebelsberg Grand Cru
Moenchberg) bon accueil et tout par contre j’ai oublié mon annuaire alors je ne peux pas appeler les gens avant d’arriver alors du
coup l’accueil et pas aussi bien que quand j’appelle et que je me présente avant d’arriver à l’improviste et c’est ce qui se passe quand
je suis arrivé chez enfin, donc, j’arrive chez Marc Kreydenweiss, je me présente, je lui dis un peu le couillon que je suis alors il me dis
qu’il a pas trop le temps mais qu’il peut me faire goûter quelques vins alors on y va mais les vins sont supers bons alors dans ma tête
je me dis que je ne peux pas mélanger ce genre de vins avec 50 autres trucs, que ce genre de vin est vraiment issu d’une
préoccupation, d’un engagement, enfin, bon, que je n’ai pas à y toucher, que j’y goûte, alors je me sens encore plus couillon chez lui
et je raconte deux trois conneries pour rien dire, et puis je m’en vais
et je me dis qu’il a rien compris ce pourquoi je suis venu
et c’est con
mais bon
j’ai compris un truc aujourd’hui sur cette histoire de mélanger les 50 grands crus d’Alsace ensemble

bon passons
alors du coup je vais dans les vignes pour faire des images
et dans ma tête ça dis c’est bizarre de prendre des photos
et que un vigneron ça n’imite pas la nature
et que moi j’imite la nature d’un vigneron
et que je reproduis les paysages mais sous des angles différents
et que du coup ça fait des images bizarres
et que l’horizon est bien rond
repense à Dominique Poncet qui dit qu’on regarde toujours les montagnes de profil
enfin
il dit ça
c’est moi qui dit qu’il a dit ça
ce qui veut dire qu’il ne l’a pas dit comme ça
suis allé aussi chez Remi Gresser* (grand cru Kastelberg), mais je suis arrivé comme un cheveu sur une soupe alors j’ai attendu un peu
arg, j’aurai pas du oublier mon annuaire
et puis je suis allé chez Hering* à Barr (grand cru Kirchberg de Barr) pour finir
alors une abeille s’est posé pendant que ça filmait alors du coup j’ai une abeille sur un paysage

De : nicolasboulard Objet : jour7 Date : 7 juillet 2004 20 : 29 : 15 GMT + 02 : 00

Une semaine que je suis arrivé
j’ai fait 10 grands crus, plus que 3 dans le Bas Rhin puis je change de département
ai préparé mes rendez vous pour demain
ai imprimé un essai de panorama vertical mur de pierre du Kastelberg
impression laser depuis fichier informatique d’une transposition d’image en texte d’où réinterprétation graphique d’où destruction
d’où recomposition
je parle de ce que je ne sais je ne parle de ce que je sais je ne parle de ce que je ne sais je ne parle que de ce que je ne sais

De : nicolasboulard Objet : jour8 Date : 8 juillet 2004 20 : 33 : 50 GMT + 02 : 00

visite chez Julien Meyer*
vraiment bien
assez nerveux avec son vin
mais de bons vins corrects
avons parlé de modernité, d’héritage, de tradition
puis passage au FRAC
puis suis allé voir André Ostertag pour lui parler d’un projet de dégustation à l’aveugle type pro des vins que je vais concevoir et imaginer puis suis allé voir chez Henri Metz* sa femme me reçoit à la cave
très bon accueil
ai tout goûté
tout
tout
alors
je suis allé faire des photos dans les vignes pour prendre l’air, et faire des photos
grands crus visités : Muenchberg Winzenberg
devait aller faire le Frankstein à Dambach la ville mais les rencontres intéressantes m’ont retardé
avons parlé avec Ostertag des membres potentiels pour une degustation à l’aveugle
le sommelier du Crocodile (restaurant de strasbourg) bernard arnoud de la revue In Vino Veritas un membre de l’INRA Eric Demange de la cave “Terre à Vins”
l’idée du jury est d’avoir un avis le plus objectif possible et le plus professionnel
à suivre

De : nicolasboulard Objet : jour9 Date : 10 juillet 2004 07 : 42 : 51 GMT + 02 : 00

(désolé du retard du jour 9 mais je suis sorti diner dans un bon resto thaïlandais)
ai travaillé sur les images panoramiques encore
les ai accroché
pour voir
mais j’ai décomposé le panoramique pour éviter le côté spectaculaire
reste sur deux images :
le kastelberg près de Andlau (à cause d’un superbe mur en pierres) le muenchberg près de Nothalten (superbe paysage qui est également une cuvette protégé des vents et qui donne des vins vraiment typiques et que j’apprécie particulièrement) le choix serait alors d’ordre affectif, de coup de cœur, mais je pense également à l’idée de recomposer un panorama à partir des 50 panoramas de chacun des grands crus. un faux paysage idéal faire une synthèse des images, un assemblage d’images tout comme je vais effectuer un assemblage des vins

De : nicolasboulard Objet : jour10 Date : 10 juillet 2004 18 : 46 : 19 GMT + 02 : 00

ai trouvé un joli cadre en solde pour mettre un fragment du panorama du Kastelberg de Andlau ça fonctionne plutôt bien travaille beaucoup sur un panorama horizontal du Muenchberg au dessus de Nothalten
ai goûté chez Terre à Vins un vin de table de Zind Humbrecht
nous faisons une dégustation de Riesling lundi soir, en comité privé et restreint
des gens me demandent pour venir avec moi faire la route des vins, mais je préfère déjà y aller seul
mais je me propose de les emmener pour voir ce que j’ai déjà vu,
les emmener chez mes “coups de cœur”
irai lundi finir le bas rhin à Dambach la ville
ai acheté une revue qui s’appelle Alsace
c’est sur les vins d’alsace
il y a un article sur les grands crus
et un portrait de André Ostertag décrit comme la nouvelle vague en Alsace le rapprochement est intéressant
j’ai remarqué que la région strictement opposée à celle où je me trouve actuellement en France est l’anagramme de mon nom
Labourd
et c’est pas loin d’Irouleguy
l’appellation d’origine contrôlé Irouleguy est un vin blanc ou rouge, et c’est le vignoble qui se trouve le plus loin de l’alsace
et j’avais mélangé
le vin d’irouleguy avec le vin d’alsace du nord
et ça donne un vin blanc
que je laisse reposer

De : nicolasboulard Objet : jour11 Date : 12 juillet 2004 09 : 41 : 25 GMT + 02 : 00

grande ballade à vélo en Allemagne
bière frites
comme un dimanche

De : nicolasboulard Objet : jour12 Date : 13 juillet 2004 11 : 49 : 34 GMT + 02 : 00

temps vraiment lunatique
donc, je n’ai pas bougé
ai travaillé encore sur les panoramiques qui prennent formes
je finis celui du Muenchberg
avons dégusté hier soir 3 rieslings :
un Julien Meyer* 2002 un André Ostertag 1999 un Riesling sud africain
je repense à la rencontre chez Julien Meyer* à Nothalten
les vins m’ont vraiment plu : mais sur quel critère je peux dire j’aime ou j’aime pas, c’est bon, c’est pas bon
il doit y avoir déjà la culture, l’apprentissage la sensibilisation
mais aussi une disponibilité, se rendre disponible par rapport à ce que l’on va goûter. Je ne suis pas œnologue, ni professionnel du
milieu viticole, j’ai grandi dans ce milieu, j’ai goûté des choses, je suis amateur, celui qui aime mais un peu plus que ça aussi les
grands crus se trouvent entre 200 et 300 m d’altitude orientation sud sud est sud ouest suivant les endroits, plein soleil, peu de vent,
peu de pluie par endroit mais une chose apprise dernièrement, c’est la position même d’un grand cru par rapport aux vignes voisines,
aux parcelles voisines : c’était un peu ma question jusque là : pour telle parcelle plutôt qu’une autre et bien, ce sont tout ces facteurs
qui déterminent un grand cru mais aussi les grands crus sont le plus souvent en milieu de colline : ni en haut ou d’ailleurs on ne
plante pas de vigne, mais ou il y a des arbres, ni en bas des collines.
Ni trop haut Ni trop bas
Pierre Overnoy (de Pupillin dans le Jura) expliquait qu’autrefois dans le Jura, les producteurs avaient un pend de colline : les raisins du bas de la colline servaient pour la consommation personnelle et plus on montait plus la qualité évoluait (il faut avoir en tête la géologie jurassienne où les pentes mènent à des falaises et en haut de ces falaises, des forêts et des prairies)
Et ces histoires de terroirs. Ça fait un peu vieux con d’employer ce mot terroir je trouve mais il semble vraiment important aujourd’hui.
Dans le cadre de production de vin typique, en fait le terroir serait un peu un truc alternatif mais alternatif à quoi : et bien aux productions agro-alimentaires qui revendiquent un suivi de qualité, une justesse de goût : concrètement une uniformisation du goût,
je me souviens de Monsieur Greiner de Riquewihr qui travaille pour les caves de Ribeauvillé* qui en me faisant goûter un vin me disait que sur cette cuvée, ils cherchaient à reproduire une cuvée qui avait le même goût tout les ans (en soit chose impossible car le climat des années diffère et ça ne peut être qu’en travaille d’œnologie et de cave que l’on peut reproduire un goût c’est à dire par
manipulation et quel intérêt de reproduire tout le temps la même chose si ce n’est fidéliser une clientèle et uniformiser donc le goût)
Ou se trouve alors la part de créativité : qui crée dans ce cas, si il s’agit encore de création y a un gars qui fait pousser du raisin il l’amène à un autre l’autre il prend tout il le presse le met dans une cuve l’analyse regarde sa composition chimique et rajoute alors des trucs pour que le goût soit bon et comme le gars veut que ce soit et non pas comme le raisin à la base est donc, on peut avoir des gens qui font de la culture raisonné ou biologique mais si le travail en cave est artificiel y a plus rien c’est de la chimie
c’est plus la mise en danger qui m’intéresse
l’amour du risque
et des vins produit dans ces conditions ont des structures aromatiques différentes
bon
il pleut encore
pff
et il faut que j’aille au Frankstein
près de Dambach la Ville
et j’ai appelé BSN Emballage
et ils veulent bien me donner
100 demies bouteilles transparentes

De : nicolasboulard Objet : jour13 Date : 14 juillet 2004 12 : 16 : 55 GMT + 02 : 00

suis allé à Dambach la Ville chez Beck Hartweg* grand cru Frankstein, ce grand cru se trouve sur quatre collines différentes, mais même géologie et même orientation puis chez Maurice Siffert* à Orschwiller (grand cru Praelatenberg). Maurice Siffert est un de ceux qui s’est bien bougé dans les années 80 pour faire classer le grand cru Praelatenberg l’endroit est vraiment chouette, au pied du Haut Koenigsbourg avec des églises baroques ici et là et tout bon c’est un peu touriste mais bon
Je suis arrivé un peu comme un cheveu sur la même soupe que l’autre jour parce que j’avais oublié mon annuaire et parce que jecroyais que le Frankstein était le dernier grand cru du Bas Rhin mais en fait non parce que Maurice Siffert habite à 250 m de la
frontière du Haut Rhin et que donc le Praelatenberg se trouve dans le Bas Rhin (le Bas Rhin se trouve en haut et le Haut Rhin en bas)
m’enfin
donc j’arrive avec mon cheveu dans la soupe et Maurice Siffert n’est pas là mais comme il est 17h00 il ne devrait pas tarder à arriver vers 17h30 alors je vais chez des antiquaires à Châtenois, j’y vois de jolies choses (un ange au sourire en cire) et chez un autre une collection de tire bouchon tires bouchons tire bouchons tires bouchon et notamment un tire bouchon dont le manche est une tête de nègre curieux et intriguant, cet objet coûte tout de même 385 euros alors je regarde un casse noisette en forme de paire de jambes de femmes que je trouve moins douteux et plus drôle puisqu’on met la noisette entre le jambe et qu’on appuie et hop la noisette est cassée mais bon, c’est aussi 380 et quelques euros alors je regarde d’autres plaques publicitaires en tôle de drôles d’années, des portraits photographiques d’alsaciens en tenue folklorique et tout ce genre de chose, quelques jolies cadres et puis je m’en vais de ces endroits douteux
et je retourne chez Maurice Siffert qu’est pas encore là mais qui devrait pas tarder à arriver
alors je regarde un peu un classeur dans lequel sont des photos de comment on travaille la vigne et des articles de journaux sur la période de classification du grand cru et puis les autographes des gens plus connus que d’autres qui sont passé là
Jean Lefevre, Garcimore, et d’autres bon Maurice Siffert arrive et on parle et il me demande un peu qui je suis
alors je raconte des trucs
alors on goûte les vins on parle je pose des questions auxquelles il répond
et on goûte de bonnes choses avec une belle minéralité
et puis j’en achète quelques bouteilles et puis je m’en vais
Bon, donc j’ai fini hier les grands crus du Bas Rhin (ça s’arrose)

De : nicolasboulard Objet : jour14 Date : 15 juillet 2004 09 : 31 : 23 GMT + 02 : 00

joyeuse révolution
descendu à Andlau en touriste manger une tarte aux myrtilles au relais de la Poste visité l’abbaye Sainte Richarde et son ours puis aller chercher des cerises au grand cru Winzenberg à Blienschwiller
puis cueillir une rose plus bas
me demande ce que je pourrai faire en plus de ces vins
pour marquer l’évènement
une chose en amène une autre tout comme dans mon film d’animation http://nicolasboulard.free.fr
peut être quelque chose dans le genre
une série de 50 cartes postales enfin deux demi carte postale par carte postale un peu comme des dominos qui rassemblés forment
un ensemble qui sera une boucle peut être à partir de tout ces motifs dont je suis saturé : la cigogne, Hansi, bretzel, le verre à vin d’alsace
peut être autre chose
chaque vigneron aura chez lui une carte postale en se rendant chez chacun, on aura une carte
mouais
hum
à voir

De : nicolasboulard Objet : jour15 Date : 15 juillet 2004 21 : 11 : 50 GMT + 02 : 00

suis allé faire des photos au Praelatenberg puis direction Rodern au Gloeckelberg tout petit village
les grands crus du Haut Rhin sont plus grand parce que les collines sont moins abrupts les pentes plus douces (quoique) mais bon, il y a plus de grands crus dans le Haut Rhin que dans le Bas Rhin mais curieusement, les prix des vins augmentent de manière considérable (le double parfois par rapport au grand cru du Bas Rhin)
pas acheté de vin à Rodern car les caves de Ribeauvillé* en produisent alors j’en prendrai chez eux.
bon après je vais à Bergheim chez Lorentz* mais je n’achète qu’un des deux grands crus de Bergheim (Altenberg de Bergheim) j’achèterai le Kanzlerberg chez Sylvie Spielmann* dont le père avait une mine au dessous des vignes
Je suis passé au domaine Marcel Deiss pour rencontrer Jean Michel Deiss mais il est pas là mais je goûte les vins qui sont vraiment vraiment surprenant
je connais ses vins depuis quelques années et la pratique est assez curieuse, du moins, enfin, bon, faut y aller pour goûter bon y en a d’autres aussi qui sont créatifs vraiment dans le milieu du vin mais chez Deiss c’est assez curieux, mais ça me dérange un peu, en fin,
j’attend de le rencontrer pour pouvoir dire parce que je pense que c’est quelqu’un avec qui parler des ces histoires de Grands Crus et de Pas Grands Crus
Pas Grands Crus (c’est pas mal comme nom pour le vin que je veux faire au final)
En fait je raconte dans le désordre mais je raconte de manière géographique et pas de manière historique bon, donc après je vais à Ribeauvillé faire des photos parce que c’est midi il n’y a personne dans les vignes et il y a du soleil
Kirchberg tout d’abord, juste au dessus de l’église, puis Geissberg (vignes en terrasse) un peu à côté pas loin puis l’Osterberg encore
juste à côté pas loin non plus
ai croisé des Sculptures de Christian Lapie autour du Clos Zenhacker assez joli pas mal surtout quand on s’y attend pas bon, après je vais boire un truc sans alcool à Ribeauvillé mais je tombe sur le Domaine Louis Sipp* alors je rentre goûter les vins et j’y achète un Kirchberg de Ribeauvillé puis je passe ensuite au Domaine Kientzler* qui est assez pas mal parce qu’il se trouve au milieu des vignes
entre Bergheim et Ribeauvillé et j’y goûte et achète un Geisberg puis je pars vers Hunawihr (Grand Cru Rosacker) Je vais chez Sipp Mack*, il ferme à 18h00 et j’arrive à 17h54 mais c’est Monsieur Sipp qui est en famille avec le Sipp de Ribeauvillé qui me reçoit enfin simplement alors on cause un peu mais sans plus je goûte un grand cru Rosacker pas mal et un Osterberg pas mal (l’Osterberg de Ribeauvillé) alors je prend ce qui me manque chez lui parce que c’est bon, enfin, bien fait on dit pour un vin belle structure, belle harmonie entre le végétal et le minéral
il me demande quel type d’art contemporain je fais c’est vrai que je parle à un vigneron qui lui fait un certain type de vin alors je dois dire quel type d’art je fais alors je dis photographe et je lui explique les panoramiques verticaux et il me dit d’aller chez Mittnacht un peu plus bas c’est un vigneron qu’est photographe aussi
ça a l’air pas mal, j’irai la prochaine fois mais là j’ai goûté 50 vins aujourd’hui et j’en peux plus alors je vais faire des photos du Rosacker
mais pendant midi j’ai trouvé des Groseilles sur le Grand Cru Kirchberg alors je les ai prises en photos et une confiture faite avec des cerises du Winzenberg ou bien des groseilles du Kirchberg coûte t elle plus cher que des autres confitures ?
et je repense à “Erasing De Kooning” de Rauschenberg

De : nicolasboulard Objet : jour16 Date : 17 juillet 2004 11 : 12 : 30 GMT + 02 : 00

ai travaillé sur les dominos, quelques essais, de décomposition, de composition, d’assemblage,
puis les panoramas
commence à classer un peu tout ça
j’en suis pratiquement à la moitié, le temps de prendre un peu de recul
alors je cherche une montagne en Allemagne depuis laquelle je pourrais avoir un point de vue sur l’Alsace
j’ai regardé quelques documentaires qui passaient sur la chaîne Planete
les documentaires s’appellent Vendanges
il y en a un sur les vins Allemands, leurs origines et pourquoi en Allemagne il y a les buveurs de bière et les buveurs de vins et cette limite géographique est clairement celle de l’occupation romaine,
là où il y a des romains, il y a du vin
et puis il y a Charlemagne sacré Charlemagne j’ai compris un truc assez fou un peu ce que je cherche depuis le début de cette affaire de raisin pur comment et pourquoi telle partie de vignoble est meilleure qu’une autre
et bien en fait charlemagne quand il était le chef d’Aix la Chapelle et bien il a mis un bateau sur le Rhin en Allemagne dans la vallée du Rhin il a attendu qu’il neige sur les coteaux et puis il a attendu que la fonte des neiges débute alors il a mis en route le moteur de son bateau il a descendu le Rhin et les endroits où la neige fondait en premier et bien ce sont les meilleurs endroits pour planter la vigne parce que les plus ensoleillés
merde
c’est con on est en juillet mais je voudrais bien vérifier cette technique avec le vignoble alsacien pour voir si des fois que les 50 grands crus ont la neige qui fond en premier ah ça tient à rien tout ça
sacré Charlemagne

De : nicolasboulard Objet : jour17 Date : 18 juillet 2004 17 : 14 : 20 GMT + 02 : 00

travaillé sur les cartes dominos
ai attendu des photos qui ne sont pas arrivé les aurai mardi après 17h00
commence à avoir beaucoup de vin
mettrai en bouteille le vin au FRAC comme ça on pourra marquer mis en bouteille au Frac

De : nicolasboulard Objet : jour18 Date : 19 juillet 2004 10 : 17 : 46 GMT + 02 : 00

une ballade à vélo une glace aux fruits avec des fruits frais à Kehl Apocalypse Now en version Redux
on a le droit de ne pas savoir mais on n’a pas le droit de ne pas chercher à savoir
je sais que je ne sais rien
qu’est ce que j’ai appris hier ?
les mises en réseau
les réseaux
mouais
comme un dimanche

De : nicolasboulard Objet : jour19 Date : 19 juillet 2004 20 : 27 : 17 GMT + 02 : 00

ai acheté des billes en verre, transparente, les ai mise dans une demi bouteille vide type champenoise
j’aurai jeudi prochain 100 demies bouteilles type alsace vides
je fais un point sur le jusqu’à présent demain pour voir un peu où ça en est
travaille encore sur les cartes et plus sur le où quand comment et pourquoi ?
ai enregistré le son d’un sparkling wine versé dans un verre
?
je peux écrire en blanc
De : nicolasboulard Objet : jour20 Date : 21 juillet 2004 10 : 24 : 50 GMT + 02 : 00
ai enfin les premières photos des panoramiques d’assez mauvaise qualité dû au format APS et d’autres photos assez belles à partir
desquelles je ferai des multiples en ascii
ai fait un bilan sur là où j’en suis
l’idée d’assembler des vins entre eux est plus intéressante et approfondie que l’idée des dominos. Les deux sont complémentaires,
mais les dominos doivent être affinés que ce ne soit pas uniquement un truc graphique. qu’il y ait un élément détonateur, un truc qui
fait hic !
hum
quel goût peut bien avoir ce vin
pense à d’autres assemblages
à l’attaque
De : nicolasboulard Objet : jour21 Date : 22 juillet 2004 09 : 19 : 29 GMT + 02 : 00
pfiou quelle journée, quelle chaleur
hum
curieuse journée de grand cru
tout ça à cause de l’argile
en effet
je suis donc allé à zelenberg grand cru Froehn chez Becker*, le village est assez chouette et super calme alors qu’il est si proche de
Ribeauvillé qui est plutôt une usine à cigogne. Ensuite, les vignes, Froehn et Sonnenglanz qui se touchent puis je vais à Beblenheim à
la cave coopérative*, il y a beaucoup de caves coopératives par ici, je crois que c’est dû à la guerre et à la reconstruction, les vignerons
se sont regroupés. J’y goûte un Sonnenglanz servi par une hôtesse à qui je donne un cours sur les riesling et les grands crus. Ensuite,
c’est là où ça se gatte, il fait super chaud et je me dirige vers Mittelwihr et Bennwihr, je me rend dans une autre coopérative, à la
recherche de grand cru Mandelberg, mais il n’en font plus, curieux. Je pars faire les photos, je me rend chez un autre producteur pour
chercher du Marckrain ou du Mambourg
les 3 grands crus sont sur les 3 communes Bennwihr, Mittelwihr et Sigolsheim. j’en trouve pas, il n’en font pas en riesling ou bien il n’y
en a plus, curieux curieux. Je monte en haut d’une colline en haut du Mambourg, super point de vue sur la plaine Colmar et
Kaysersberg. Je pars et retourne à Riquewihr pour finir la journée. Village très très très très très très très très très très très touristique,
j’ai la tête qui tourne, je me sens pas bien du tout, il faut que je boive, je commande un appfelschorle (jus de pomme et eau gazeuse)
deux gros touristes arrivent et parlent des systèmes Linux bootablent sur CD, je leur parle de Knoppix, et on rigole qu’il faillle venir à
Riquewihr pour parler Linux.
Je vais chez Hugel, une sorte de représentant me dit qu’il n’a pas le temps de me recevoir mais le temps qu’il me le dise c’est le temps
qu’il aurait pu mettre pour me recevoir alors il me dit que le mieux c’est de passer le matin vers 9h00, mouais. Je vais chez Mittnacht
Klack*, très bien reçu par Madame qui me fait goûter différentes choses, je lui demande les grands crus Sporen et Schoenenbourg, elle
a un riesling Schoenenbourg mais pas de Sporen en riesling par ce que le sol argileux n’est pas bon pour le riesling mais son fils me
dit d’aller chez Jung ils en ont. Alors j’y vais, et j’en trouve
pfou
De : nicolasboulard Objet : jour22 Date : 23 juillet 2004 19 : 52 : 09 GMT + 02 : 00
suis allé chercher des bouteilles vides à Châtenois gracieusement offertes par BSN suis allé entreposé le vin dans une salle climatisée
au Frac (la température du logement que j’occupe nuirait à la qualité du vin entreposé trop longtemps au chaud).
Il fait assez chaud
l’alsace a un climat continental coincée entre les vosges et la forêt noire, il y a peu de vent, la plaine alsacienne est un creuset le seul
avantage que j’y trouve, c’est la qualité des vins, le climat en été et assez dure à supporter quand il fait froid on peut mettre un pull
mais quand il fait chaud il arrive un moment ou ne peut plus rien enlever il y a des orages le soir
ce temps étouffant me ramollit ai passé l’après midi sur internet à tenter de mettre en place un wiki en vain alors j’ai consulté des sites
d’informations nationales et internationales ai téléchargé des morceaux de vladislav delay http://www.huumeclothing.com/files/…
[http://www.huumeclothing.com/files/maniaAdd1.mp3]
ai bu un orangina et ai mangé des chocopoire et d’autres choses aussi
De : nicolasboulard Objet : jour23 Date : 23 juillet 2004 20 : 09 : 57 GMT + 02 : 00
ai dormi dans un château quelque part en Alsace mais plutôt dans le nord réveillé par des moutons et un chien malade petit déjeuner
sur une terrasse avec vue sur vignoble et potager et tout et tout
passage à Selestat
journée sans
dormi donc ai eu plein d’idées
changer les dominos en cartes postales objet qui peut avoir une autre vie qui peut se déplacer et tout et tout
réfléchis aux étiquettes réfléchis aux dégustations
regarde encore les photos que j’ai faites
prises – photographiées regarde les gens vivre autour de moi
repense à tout ce que j’ai appris depuis mon jour 1 à reconnaître la nature d’un sol dans un vin à affiner mes goûts et mes capacités à
reconnaître du bon du mauvais à rencontrer des gens savoir quelle question leur poser engager une discussion apprendre et
comprendre leur poser les questions qu’il ne faut pas poser pourquoi ça coûte plus cher pourquoi c’est pas bon et, monsieur,
pourquoi votre vin il est pas bon comment c’est fait expliquez moi en 3 minutes comment vous faites pourquoi vous faites pourquoi
vous avez choisis de faire ce métier avez vous choisis pourquoi vous faites pas autrement comment ça fait quand on fait une erreur
dans le vin pourquoi c’est plus facile de faire du pas bon pourquoi c’est plus difficile de faire du bon ce serait quoi un vin moderne
c’est quoi moderne pourquoi vous revendiquez le terroir c’est quoi un terroir c’est quoi un grand cru pourquoi une bouteille c’est 75
cl pourquoi les bouteilles sont vertes c’est quoi la sur maturité c’est quoi le sucre résiduel c’est quoi la minéralité le fruit pourquoi
vous faites qu’est ce que vous ne faites pas pourquoi ne le faites vous pas et l’alcool dans tout ça
De : nicolasboulard Objet : jour24 Date : 25 juillet 2004 12 : 30 : 53 GMT + 02 : 00
grande braderie de Strasbourg
des stands de t-shirts, de strings et de sandwichs frites
les loisirs de consommation
dîner d’anniversaire à la campagne chez des amis
bons vins à table sans soufre
critique du raisin pur
raisin pur

raisins produits sans produit chimique comme marqué au dessus de la maison de Pierre Overnoy à Pupillin près d’Arbois dans le Jura
raisin pur de Grand Cru qui demande plus d’attention parce qu’ils sont de Grand Cru est ce que ça veut dire que les autres on s’en
fout
on s’en occupe moins
si ils sont de grand cru, on devrait moins s’en occuper puisqu’ils sont déjà bon à la base quoique
on devrait plus s’occuper de ceux qui ne sont pas de grand cru m’enfin
50 zones délimitées sur des cadastres 50 périmètres bien délimités 50 terroirs à la géologie différentes, au climat différent 50 coteaux
exposés Sud Sud est entre 200 et 300 mètres d’altitudes explorer ces territoires viticoles aller à la rencontre des vignerons qui
cultivent ces terres et en produisent du vin comprendre chaque particularité historique, géologique et climatique de chacun des
endroits se procurer une bouteille de chacun des Grands Crus en cépage Riesling (le plus courant des cépages alsaciens) assembler
ces 50 Grands Crus pour former une nouvelle cuvée
laisser reposer
et organiser une dégustation à l’aveugle avec des professionnels du monde viticole et du monde de l’art
me souviens avoir déjà réaliser un vin, il y a deux ans : une sélection de grains pauvres, un vin fait à partir de tout ce qui est rejeté
pour l’élaboration d’un vin de champagne (raisins pas mûrs ou bien pourris)
botrytis
De : nicolasboulard Objet : jour25 Date : 26 juillet 2004 21 : 06 : 09 GMT + 02 : 00
brocante à Stotzheim
acheté une aquarelle à 4 euros et 3 assiettes creuses à 1 euro
puis dîner à Wissembourg
ai vu quelques grands flacons en verre pour le jour de la mise en bouteille mais pas du volume recherché, les flacons était trop petit
essaierai une autre brocante dans un village plus viticole
De : nicolasboulard Objet : jour26 Date : 26 juillet 2004 21 : 10 : 50 GMT + 02 : 00
petit déjeuner à Wissembourg
puis
passage chez Beck à Schweigen pour aller chercher de ce vin produit en Allemagne à partir de raisins qui ont poussés en France sur les
pentes orientées sud de Wissembourg
puis
direction Baden Baden
les musées sont fermés le lundi
ballade en ville
manger une très bonne pâtisserie chez Konig ai bu un très bon expresso chez Konig
mais ça a changé depuis la dernière fois où j’y suis allé
ah tout se perd de nos jours
De : nicolasboulard Objet : jour27 Date : 28 juillet 2004 08 : 48 : 14 GMT + 02 : 00
ai appelé le Frac Lorraine pour le 2 octobre du coup ça m’a donné des nouvelles idées d’assemblage
suis passé chez de nombreux cavistes
notamment chez
le vinophile Michel Le Gris qui tient cette cave a écrit un livre qui s’appelle “Dionysos crucifié” dans lequel “il dénonce l’environnement
esthétique qui entoure une activité essentiellement soumise à la logique économique” (article paru dans Le Monde du 27 décembre
2000)
en gros qui juge quoi
il m’a parlé du souffre, beaucoup trop dominant dans les vins actuels
(le souffre permet de rectifier le tir de mauvais vins, d’éviter qu’il ne se transforme en vinaigre, lui confère une meilleure conservation,
le souffre a été intensément utilisé depuis les années 30 sous les conseils des œnologues)
mais le souffre c’est aussi ce qui donne très mal la tête, brûle l’estomac, déchire les intestins, empêche de dormir et rend le caca
particulièrement mou. donc le souffre c’est pas bien
mais ça remarque m’a fait tilt dans la tête
il y a effectivement de nombreux terroirs en alsace mais il pourrait s’affirmer beaucoup plus si le souffre était utilisé à des doses
beaucoup moins grosses. le problème vient donc de là
SO4— SO2
hum
tout ça a pas mal changé mon point de vue
mais je voudrais confronter ce point de vue avec d’autres personnes
j’envisage l’élaboration d’un nuancier de vin par assemblage :
prendre du rouge (cépage pinot noir) prendre du blanc (cépage chardonnay) prendre plusieurs bouteilles vides dans la première ne
mettre que du vin rouge dans la deuxième 90 % de vin rouge 10 % de vin blanc dans la troisième 80 % de vin rouge 20 % de vin blanc
etc etc
il n’y a qu’en champagne où l’on a le droit de fait du rosé par assemblage de vin blanc et de dans toute les autres régions viticoles de
France, le rosé est un rosé de macération c’est à dire que l’on fait tout comme du vin rouge c’est à dire on presse le raisin et on laisse
le jus macérer avec les peaux (car c’est la peau qui contient la couleur) donc pour le rosé on laisse macérer mais juste moins
longtemps que pour le rouge
bon voilà
c’est tout pour aujourd’hui d’hier
De : nicolasboulard Objet : jour28 Date : 29 juillet 2004 10 : 53 : 32 GMT + 02 : 00
levé tôt
je change ma méthode : photo le matin, degustation l’après midi
départ pour Kientzheim, grand cru Furstentum, puis Kaysersberg grand cru Schlossberg, endroit assez surprenant avec vignes en
terrasse comme au grand cru Geisberg,
ce genre d’aménagement m’impressionne assez, petits chemins sur pentes, murets pour aplatir ce qui penche
puis le Wineck Schlossberg au dessus de Katzenthal grand cru avec un château au milieu, j’y monte à pied, je ne vais pas voir le
château avec un drapeau bleu blanc rouge qui flotte en haut
puis le Florimont entre Katzenthal et Ingersheim, grand cru avec une carrière au milieu en haut, comme si on avait arraché une grosse
dent
puis Niedermorschwihr grand cru Sommerberg (mont de l’été) endroit assez assez surprenant des pentes à 45° difficile de tenir
debout, vraiment vertigineux, impressionnant
vignes non pas plantées perpendiculairement à la pente mais parallèlement en perspective avec la descente les rangs de vignes m’ont
toujours effrayés ces lignes droites qui mène on ne sait pas où le travail de la terre qui tout les ans recommence encore et encore et
encore mais c’est jamais pareil l’accident de la route un coup il pleut l’année exceptionnelle l’année pourrie en champagne, il y a de
ces rangs de vignes de quand on est au début on n’en voit pas la fin pfiou ici à Niedermorschwihr, on voit bien le bout tellement c’est
pentu, on voit le bout, la fin, la pente qui aspire, on doit résister pour pas tomber et toutalors on reste pas longtemps
Le Brand à Turckheim moins pentu mais surprenant aussi ai vu une porte qui ne renferme rien vu sur Turckheim il est midi j’ai faim et
j’ai soif et je vais mangé une pizza bof à turckheim et j’y bois une riesling bof des caves de turckheim
après mangé je voulais aller visiter les caves de turckheim mais ça ouvre à 14h00
alors je vais au Hengst à Wintzenheim puis il est 14h05 alors je peux commencer à aller goûter les vins
je commence par Jos Meyer* à Wintzenheim super bien accueilli et tout et tout alors j’achète du Hengst comme toujours en riesling et
je goûte le vin qu’il faut goûter avant de mourir et je m’en vais
je passe aux caves de turckheim que charlotte de turckheim elle est de la famille et tout super mal accueilli goûte du mauvais vin
grand cru Brand personne ne s’occupe de moi dans cette cave qui ressemble à un hall d’aéroport ou un supermarché où l’on s’occupe
plus facilement de touristes en casquette lunettes baskets alors je m’en vais vexé
j’appelle chez Zind Humbrecht mais monsieur Humbrecht n’a pas le temps de me recevoir alors je dois rappeler en septembre alors je
dis OK
et je vais à Niedermorschwir chez Albert Boxler* pour du grand cru Sommerberg puis chez Justin Boxler* pour du Brand et du
Florimont
puis chez Jean Paul Ecklé* à Katzenthal pour du grand cru Wineck Schlossberg
puis au domaine Weinbach* – clos des capucins c’est un ancien monastère je suis accueilli par Catherine Faller qui a une robe avec un

gros plant du centre pompidou comme motif alors je lui dit “c’est le centre pompidou sur votre robe” alors elle dit “oui, vous êtes le
premier à l’avoir remarqué”
eh eh
bon je goûte des riesling vraiment bons que je trouve
grand cru schlossberg
le domaine est en dehors de kaysersberg au milieu des vignes avec des roses
l’endroit est assez classe un peu british et tout j’aime bien ça me fait penser à Sade
alors j’achète deux riesling après avoir un peu raconté ce que je fais comme art
et alors elle m’offre une bouteille de gewüztraminer grand cru furstentum qu’est bon aussi parce que j’y ai goûté
bon après je vais à kientzheim grand cru furstentum chez paul blanck*
je goûte juste un vin pfff la dame me demande ce que je fais je dis que je suis touriste elle me dit que je suis rudement rapide et
précis pour un touriste ben oui euh pff
De : nicolasboulard Objet : jour29 Date : 30 juillet 2004 11 : 21 : 50 GMT + 02 : 00
à la recherche d’une boucheuse pour mettre des bouchons à la recherche de bons bouchons (chose difficile à trouver)
j’ai refait le triptyque du kastelberg beaucoup mieux
travaille sur ces cartes postales
pense à ce qui pourrait se faire en novembre
pense à ces 50 grands crus
ai bu un très bon sylvaner des chez André Ostertag suis allé voir Boris à Terre à vins
et pour l’étiquette qu’est ce que je met comme étiquette ?
une étiquette transparente ou pas d’étiquette et comme ça s’appelle
le tout du cru
De : nicolasboulard Objet : jour30 Date : 31 juillet 2004 11 : 54 : 24 GMT + 02 : 00
laver quelques bouteilles vides recherche de bouchons essais de cartes postales passage chez le vinophile recherche de pinot noir et
de chardonnay
pique nique dans un parc vélo
bu un pinot noir de chez Siffert* de Orschwiller
De : nicolasboulard Objet : jour31 Date : 1 août 2004 13 : 49 : 41 GMT + 02 : 00
50 bouteilles jetées dans le Rhin chacune des bouteilles contenant une impression laser noir et blanc sur papier résistant à l’eau et au
déchirement les 50 bouteilles jetées en 50 endroits différents
voici une nouvelle idée du jour
tout ça est dans une problématique de réseau
un chose n’existe pas toute seule en soi elle dépend toujours d’une autre chose
tout ça communique mine de rien les sous sols sont voisins ils se superposent s’entremêlent se juxtaposent
donc 50 bouteilles jetées dans le Rhin à une date qui sera déterminée en temps voulu à l’envers de Charlemagne
hum
bon à part ça
bof un pique nique une bouteille de Sylvaner de Schweigen quelques bières un mois de juillet qui fini
j’ai eu la deuxième série de photo très beau panoramique pris depuis le monument de la 1re armée de Sigolsheim panoramique sur la
plaine et sur Kaysersberg et tout ce qui va autour une jolie forêt près de Ribeauvillé une drôle de porte près de Bergheim un mur en
pierre
j’aime bien la photo 24×36 mine de rien toujours la surprise de ce que l’on a pris et on ne s’en souvient pas ou plus
alors on fait un peu attention à ce que l’on prend
j’aime bien aussi les photos de mauvaise qualité que je prend avec mon téléphone

on peut faire des gros plans
De : nicolasboulard Objet : jour32 Date : 2 août 2004 10 : 56 : 12 GMT + 02 : 00
exposition Topor
piscine privée
au soleil
crème solaire
comme un dimanche
étude comparative entre la structure d’un vin et l’architecture
boisé, minéral, vert, fleuri, massif, rond, élégant, fruité
De : nicolasboulard Objet : jour33 Date : 3 août 2004 09 : 49 : 40 GMT + 02 : 00
arg
jour sans
vraiment pas
lu le Courrier International
mais ai commencé un dessin animé le soir
avec une cigogne
De : nicolasboulard Objet : jour34 Date : 4 août 2004 10 : 06 : 58 GMT + 02 : 00
n’allez pas dîner au cornichon masqué si vous passer par la ville de Strasbourg n’y allez pas de ma part
c’est un gros problème en fait
les jeunes au restaurant ce serait un peu comme à la cave de Turckheim si on n’a pas la gueule d’un adulte touriste aux moyens
financiers conséquents on est très mal reçu
ce n’est pas la première fois que ça m’arrive
et en plus si on se plaint et bien c’est pareil
je me souviens une fois à la rétrospective Rothko dans la ville de Paris
il y a deux femmes d’une cinquantaine de soixantaine d’années qui viennent me voir et me demande si je peux leur expliquer la
peinture de Rothko parce que j’ai l’air de m’y connaître et qu’elles comprennent rien et je leur dis que c’est plus à elle de m’expliquer
parce que si Rothko était encore vivant et bien il aurait votre âge très chère madame
merde alors
on est trop jeune pour les restaurants pour goûter les vins on n’a pas la sagesse le savoir le goût génération Mc Do on n’a pas la palet
palais développé alors du coup on est mal servi on met des cheveux dans les champignons on sert les VRP avant parce qu’ils ont plus
les moyens que nous les jeunes et en plus on gueule on a une table plus petite parce qu’on est plus jeune jeune de 30 ans en plus
alors que les vieux de 35 ans de la table d’à côté sont mieux servis parce qu’ils font beaucoup plus vieux que leur âge et que nous de
nos 30 ans on fait plus jeune avec nos têtes de jeunes
délit de faciès de jeune mais on connaît vos vins on connaît votre cuisine on sait reconnaître un micro onde d’un bain marie d’une
vapeur
d’un réchauffé d’un cuit d’un pré-cuit
jeunisme de merde
ils sont jeunes donnez leur de l’image ça leur suffira par contre nourrissez bien la famille et vite ils souffrent d’être famille avec leurs
enfants qui gueulent tout le temps donner leur à manger aux enfants qui pleurent d’avoir des parents si moches et des parents
tyranniques d’avoir des enfants si cons
le pouvoir d’achat ce n’est pas le savoir consommer
le savoir goûter
le savoir apprécier
apprécier la structure d’un plat qui est détruit par la structure d’accueil du client consommateur amateur occupez vous avant tout de
la 10 à la 13 ils sont jeunes regardez ils ont des baskets
le pire c’est l’ironique

“ça a été ?”
de fin de repas dit par le serveur
“ça a été ?”
c’est limite freudien le ersatz a été correct vous voulez un café pour le faire descendre le Ça
Ça a été ? Ça n’a pas était trop dur ?
comme après que quelqu’un a marché sur notre pied Ça va ? Pas trop mal ?
non ça n’a pas été ça n’y va pas et ça n’ira nul part ou nulle part Ça va même pas bien du tout ça va de moins en moins bien plus ça va
et plus j’attrape des coliques de manger chez vous parce que tiens donne leur “ça” “ça” leur suffira de toute façon le jeune est trop con
pour pouvoir apprécier ça
mais que en plus on n’est pas tous aussi con et surtout pas aussi stériliser aux histoires de goût de savoir vivre et d’accueil
quand on est arrivé on a dit bonjour madame bonjour monsieur alors vous nous avez donné une table toute petite table comment
manger à 5 sur une petite table heureusement que l’on a réservé on a du savoir vivre on réserve pour pas arriver comme des jeunes
cons alors on attend on attend ceux qui fument fument on attend on regarde
l’addition s’il vous plaît
enfin essayez d’additionner pas trop
enlevez moi le temps perdu chez vous 47e03 de l’heure sur une heure et demi d’attente vous me devez de l’argent
et vous, vous demandez combien ?
hum
un peu chère tout de même
vous ne trouvez pas
vous vous en foutez
vous travaillez ici pour l’été en extra vous êtes jeune comme nous ah c’est dure des fois je me demande si on ne va pas être jeune
comme ça toute notre vie comme si c’était pour nous punir de quelque chose juste nous
qu’on nous donne aussi mal à manger que l’on soit aussi mal servi
le servi le service le vice
limite masochiste
j’y retourne
je préfère les pique-niques
au moins je choisis mon vin ma nourriture je m’assois où j’ai envie je mange quand je veux je me construit mon univers gustatif et
olfactif et sensitif je prend le temps de regarder les choses les aliments les “Ça” de discuter avec celui qui vend ça pour savoir
comment c’est fait ça et où et pourquoi et quand et depuis quand
je me construis mon monde chaque personne se construit son monde
on ne se parle plus on ne s’échange plus rien
si ce n’est de l’argent des billets des pièces rondes des chèques des cartes bancaires des tickets restaurants
faut que ça rentre
la bouche d’un côté le cul de l’autre
entre, on s’en fout
mais paye
“Ça” a été
ben, pour le moment ça va ça fermente c’est dans l’estomac les sucs gastriques font leur boulot ils décomposent ce pourquoi j’ai payé
les couleurs se mélangent
mon corps prend ce qu’il y a à prendre
le reste ça part
plus bas

dans les intestins
pour former un amas compact si tout va bien si ça a été frais ce qu’il y avait dans la porcelaine blanche sur la petite table liquide ou
visqueux si ça a été mal fait (imaginons un instant que nous ayons des réactions gastriques par rapport à ce que nous voyons
quotidiennement)
oulala
j’en ai déjà mal d’avance
les images que nous ingérons
ah, j’ai vu une mauvaise image aujourd’hui j’ai mal à l’estomac
on aurait mieux fait d’aller au Mc Do au moins on sait à quoi s’attendre
c’est quand même bon cette merde
plutôt que
c’est dégueulasse cette bouffe
bon à part ça j’ai imprimé un nuage aujourd’hui
je déteste les mois d’août
très beau bu un sylvaner de chez Beck de Schweigen frontière franco allemande essayer de décomposer une cigogne
De : nicolasboulard Objet : jour35 Date : 5 août 2004 16 : 12 : 12 GMT + 02 : 00
jour encore sans
bouf
il va falloir que je me réveille un peu
j’ai entamé une carte postale vidéo
un panoramique
travaille image par image
1035 images à traiter pour un film à 12 images secondes
un panoramique encore
mais horizontal
cette fois ci en voici un extrait mais dans une image pas encore traitée
et voici l’image détruite
enfin pas détruite retravaillée on va dire
du travail de travail bon c’est juste comme ça entre nous parce qu’en principe le fait de voir l’image “retravaillée” oblige à tenter de
reconstituer l’image de base
un peu comme un vin
que quand on le goûte on essaie de retrouver la base à quoi ça vous fait penser ça ressemble à… on dirait… le sol sur lequel a poussé
le raisin soleil ou pas nord ou sud argile ou calcaire et tout et tout
pour qu’un vin soit d’alsace pour qu’on puisse écrire “Vin d’Alsace” sur l’étiquette il faut le faire goûter à un groupe de gars qui disent
si oui ou non c’est un vin d’Alsace (n’oublions pas le fait que même si le vin est produit en Alsace avec du raisin qui a poussé en
Alsace et que même si le gars qui le fait est alsacien depuis 15 générations et bien il se peut que son vin ne soit pas d’Alsace)
parce que le groupe de gars qui disent si oui ou non et bien c’est eux qui décident ce ne sont jamais les mêmes d’une année sur
l’autre
donc on prend des gens du métier bien entendu
on leur donne des bouteilles
ils goûtent
pour voir si tout les vins ont bien le goût “d’Alsace” ceux qui n’ont pas ce goût “d’Alsace” et bien on ne peut pas marquer dessus “Vin
d’Alsace”
ce sont alors des “vins de table”
il y a de très bons vins de tables

le vin de table c’est le déclassé
il y a les pires trucs et il y a des choses incroyablement bonnes
je pense à Patrice Lesquaret à Patrick Baudouin pour les incroyables
bon donc il y a des gars qui disent si oui ou non le vin est Alsace ou pas
hum
?????????? ça s’appelle les AOC Appellations d’Origine Contrôlée
ou tu dois faire tout bien comme il faut faire
les 50 grands crus d’Alsace sont des AOC
la norme
faire tout comme
ça me fait penser à
“tu as bien fait tes devoirs ?”
le goût hum
le goût
le bon goût
et
le mauvais goût
[…]
j’ai en possession propre un vin que quand on le goûte sur deux jours a deux goûts radicalement différent
un jour pruneau confit le lendemain goût foxé (font de serpillière ou bien relent d’égout) curieux
le goût
la mémoire du goût
il parait qu’il est rare de sentir le goût dans les rêves
ça m’est arrivé une fois de sentir le goût dans un rêve mais je m’en souviens c’est que ce n’était pas un rêve intéressant
le goût
qui dit le goût ?
comment je choisis le bon l’agréable en bouche dans la bouche
sur la partie gauche ou droite de la langue le milieu le devant ou le fond de la langue
de mon propre point de vue à prendre avec des pincettes à linge c’est de l’ordre affectif
pour ma part je suis très attaché au souvenir par l’affect
de quel vin est ce que je me souviendrai de ceux que j’ai goûté ces 34 derniers jours
je pense
ceux de chez Meyer* de Nothalten ceux du domaine Weinbach* de Kaysersberg ceux de Marcel Deiss de Bergheim parce que il ne
s’agissait pas uniquement de vin mais bien de rencontre de découverte et des pas mûres
enfin
c’est comme un terroir
l’adéquation entre un terrain, un climat et un cépage c’est comme le Martini
pour moi,
le Martini c’est en terrasse à 19h30 face au lac de Côme en mai par exemple parce que je m’en souviens
c’était un bon moment
vraiment très beau avec une lumière que même Rembrandt il est venu voir comment elle est et bien moi c’est le Martini
mais il y en a d’autre comme ça

les cailles aux petits poix lardons aussi je sais où et je ne peux pas en manger d’aussi bonnes et le gratin de pâtes et la glace
Straciatella et le Appfelsamschorle et le choux rouge cuit avec un rôti de porc et les pommes de terre sautées et les brochettes de
bœuf avec une gaufre de pommes de terre et le tournedos rossini et le feuilleté de saumon avec un coulis d’avocat et un confit de
poireaux (ça, c’est de moi donc il n’y a pas d’autres endroits où je peux manger ça)
enfin donc le goût
mais il faut se rendre disponible
se libérer du connu
comme dirait Krishnamurti
quoique
les navettes de Marseille je peux pas ça passe un peu mais je trouve ça dégueulasse et là il y en a qui disent mais non, c’est délicieux
mais moi, je peux pas ça me fait penser à des produits ménagers
l’artichaut cru les huîtres les tripes le raisin le raisin je n’aime pas le raisin ouarf pas les pépins dedans du coup j’ai oublié le goût du
raisin
le lait alors ça le lait rien que de le voir bourps le lait oulah pfiew
ça je peux vraiment pas
sans doute ce qui me dégoûte le plus
le dégoût
nous y voilà
boire – déboire ménager – déménager manger – démanger
ça vient de Perec
Venez dégoûter
Dégoûtez moi ça !
Dégoût Dégustation
Monstre Démonstration Montrer
Goût Dégustation Goûter ce qui signifierait que l’acte de montrer ou de goûter est un acte destructif ou destructeur
destructif : détruit par l’autre destructeur : qui détruit l’autre
c’est entre tout ça
pfffff
je suis toujours entre
un funambule
je tente de ne pas tomber
—-> lire Giorgio Agamben (Stanze)
celui que l’on regarde
et qui est sur un fil
tombera
tombera pas
rester en équilibre
prononcer Ekoui libre
Ekoui distant
De : nicolasboulard Objet : jour36 Date : 6 août 2004 17 : 47 : 53 GMT + 02 : 00
jour connecté
voir ce qui se passe sur le net
sur le réseau
une manière d’être un peu à l’ombre
comme à la cave
journée administration
et administrative
De : nicolasboulard Objet : jour37 Date : 8 août 2004 21 : 44 : 48 GMT + 02 : 00
passage en Allemagne, une partie de la route des vins allemande Offenbourg, Gengenbach (village genre Ribeauvillé mais en
Allemagne) Lahr, forêt noire et tout et tout
même latitude que l’Alsace
mais de l’autre côté du Rhin
très beau paysage
culture de la vigne beaucoup moins intensif qu’en Alsace
moins de monde aussi sur les routes
De : nicolasboulard Objet : jour38 Date : 8 août 2004 21 : 51 : 23 GMT + 02 : 00
départ pour Epfig,
rendez vous chez domaine Klein (vin totalement inintéressant) puis déjeuner au château d’Andlau à Barr en sortant de Barr prendre la
direction Haut Kœnigsbourg le chef s’appelle Christian Boulard mais c’est pas de la même famille que moi
il a une carte des vins qui fait 10cm d’épaisseur avec énormément de référence en tout genre et différents pays
de nombreux vins d’Alsace je retrouve de nombreux vins de vignerons chez qui je suis allé mes choix serait donc corrects le chef me
fait visiter sa cave de plus de 1100 références
on parle un peu
puis passage au Mont Sain Odile puis passage à Ittenheim chez Terre à Vins rendez vous mercredi prochain avec Eric Demange pour
exposer en novembre dans sa cave qui est une ancienne boucherie
puis dîner dans un château puis dors dans un lit à baldaquin
De : nicolasboulard Objet : jour39 Date : 8 août 2004 21 : 52 : 24 GMT + 02 : 00
pfff
comme un dimanche
télé
eau
sieste
canicule 40°C dîner pique nique vin d’arbois et comté
De : nicolasboulard Objet : jour40 Date : 10 août 2004 18 : 49 : 21 GMT + 02 : 00
http://nicolasboulard.free.fr/jours/
voilà
et puis quelques cartes postales
que j’ai commencées
et qui sont pas mal
juste le ciel
de chaque grand cru
avec juste un tout petit petit bout de terre
que quand on les met côte à côte
ça fait un panorama
panoramique
tout bleu avec quelques nuages parfois

hum oui
juste
De : nicolasboulard Objet : jour41 Date : 11 août 2004 20 : 28 : 09 GMT + 02 : 00
ai vu Eric Demange de Terre à Vins
il est OK pour exposer quelques trucs en novembre à Ittenheim il y aura en même temps son “autre” salon du vin
bon, en fait ça fait une semaine que ça bloque dans ma tête
peut être même un peu plus
en fait je n’arrive pas a tenir plus de 30 jours au même endroit
enfin dans la même région
enfin quand ça bouge pas ça va pas
mais aussi parce que je cherche
pourquoi
comment
pour qui
les grands crus
tout ça les images
les panoramiques
les mélanges
me posent problèmes
les rencontres sont assez souvent les mêmes
mine de rien
au bout d’un moment
la tradition
la répétition
et encore
et encore
ce que je disais au début
le goût agrume
tout ça fatigue
penser à la modernité
si la modernité peut être pensée
inventée
les vins modernes ????
c’est quoi
est ce qu’on est moderne par rapport à quelque chose
le pas moderne
et puis tout ça
c’est quoi
grand cru
noté depuis 1210
1342

1254
1423
830
à qui mieux mieux
quoiqu’il en soit le vin est apparu en Géorgie avec les hommes pré-historiques les hommes d’avant l’histoire les hommes d’avant
qu’on prenne conscience que le temps tourne
donc en Géorgie
pfff
ça ne nous rajeunit pas tout ça
merde alors
alors ça rime à quoi de mélanger les grands crus
de 2000 2001 2002 2003
ensemble
comme ça pour le fun
décadence
non
plutôt
comme si
on prend une peinture
(qui correspondrai à l’alsace)
et que dans cette peinture il y ait 50 endroits intéressants
un peu comme les peintures de Jérôme (Hieronymus) Bosch ce bon Jérôme il mélange tout
enfin
quand j’en ai vu
à Gand
pour la première fois
c’est ce qui m’a impressionné
un peu comme les panoramiques que j’ai pu faire en ascii
si on ne regarde pas de tout près on ne peut pas voir bien tout comment c’est fait
enfin
c’est des questions d’artiste je pense
un artiste ce serait peut être quelqu’un qui se demande toute sa vie ce qu’il va faire de sa vie tout en faisant plein de choses
enfin c’est ce que je me dis en ce moment
bouaf
je vais prendre un peu de recul en Champagne
puis peut être un peu à Paris
histoire de jeter quelques bouteilles à la Seine oui, il faut là je crois
De : nicolasboulard Objet : jour42 Date : 13 août 2004 10 : 45 : 52 GMT + 02 : 00
départ à 9h00 rendez vous à 11h00 près de Nancy arrive chez A.P. retraité de la S.N.C.F.
depuis sa retraite, il cultive un peu de vignes comme ça pour s’amuser comme il dit
j’arrive hop à table on commence par goûter son Pineau un mélange de deux cépages perdus
Baco et Kulhmann
Kulhmann ça vient du nom du gars qui a fait ce cépage après la crise du phylloxera en 1890 quelque chose comme ça
donc c’est un vin doux que l’on boit vin muté (un peu comme hum un vin sucré d’apéro) j’y trouve un goût de rose confite
c’est assez curieux
bon, ce n’est pas de la grande finesse mais ce n’est pas ce que je suis venu chercher après cet apéro
on goûte un rosé
fait avec les mêmes cépages
un vin correct
frais
qui peut tout à fait rivaliser avec des rosés de Provence
tout ça est fait nature
bio et tout
enfin sans chimie
pas de soufre
pas de désherbant
après on goûte un Oberlin pur
cépage interdit car il produit du méthanol
alors qu’en principe
les vins produisent de l’éthanol
et le méthanol à forte dose produit des effets un peu comme l’absinthe acide éthylique
mais il me dit qu’il faut l’ouvrir au moins 24h00 avant de le boire
comme ça il se révèle pleinement
après café
et on va voir les vignes de A.P. qui se trouvent à une vingtaine de kilomètres de chez lui
le temps est assez moche il pleut
du vent
ça me change de la chaleur alsacienne
on arrive aux vignes
la parcelle fait 100 m2
????
tout tout petit
comparé aux surfaces alsaciennes, ou champenoises, ou d’autres régions viticoles
on est plus dans une région à fruits pleins d’arbres à fruits : prunes, quetsches, cerises et juste un tout petit peu de vignes
pourquoi juste pas beaucoup de vignes perdues ici ???
et bien tout simplement
parce que avec 10 ares de vignes, on produit 400 à 600 litres de vin et que 400 à 600 litres de vin et bien c’est suffisant pour tenir un
an dans une ferme c’est la consommation qu’il faut
mais comme il y a moins d’agriculteurs
et bien il reste ces petites parcelles
que des gens reprennent
comme ça
pour s’amuser pour s’amuser
bon

tout ça me fait penser plein de trucs dans mon cerveau
les pratiques amateurs et les pratiques professionnelles
viticulture de loisir viticulture de profession les normes et les pas normes
A.P. ne vend pas ce qu’il produit il en fait profiter ces copains sa famille
il expérimente des choses comme il dit
il ne vit pas de ça alors il peut prendre des risques à essayer des trucs
si ça rate c’est pas grave
il me fait visiter son chais
il me fait sentir son vin de groseille et son vin de framboise
recette très simple
1 kg de groseille 1 kg de sucre 2 litres d’eau
et hop
voilà on laisse fermenter et on met en bouteille mais il y a un petit secret de fabrication que je ne dirai pas
voilà
pour la visite je lui demande si je peux prendre quelques bouteilles
d’Oberlin pour la dégustation à l’aveugle du mois de Novembre au Frac Alsace
alors il veut bien
il m’en donne trois
je dis merci beaucoup pour l’accueil et le repas
et je repars pour la champagne
en pensant
à plein de chose
après avoir passé tant de temps dans les grands crus passer ici question d’équilibre
De : nicolasboulard Objet : jour43 Date : 14 août 2004 12 : 53 : 01 GMT + 02 : 00
travaille et imprime une première version du panoramique du Muenchberg : 5m80 de large, qualité mauvaise, mais c’est une version
test
l’image est assez impressionnante un panoramique mais en version texte très graphique
ai imprimé un petit panoramique en couleur le kastelberg
réfléchis pour les mettre en forme
peut être les mettre dans des bouteilles
en rond
pour info : source : http://fr.wikipedia.org
CH-CH2-OH
Le terme alcool (de l’arabe al-kohl) peut désigner : * un type de molécule organique : voir Alcool (chimie) ; * une boisson contenant de
l’éthanol : voir Boisson alcoolisée.
Le soufre est employé dans de nombreux processus industriels tels que la production d’acide sulfurique (H2SO4) pour les batteries, la
production de poudre à canon et la vulcanisation du caoutchouc. Le soufre est aussi employé comme fongicide et dans la fabrication
d’engrais phosphatés. Les sulfites sont employés pour blanchir le papier et les fruits secs. Le soufre est utilisé également dans la
fabrication des allumettes et des feux d’artifice. Le thiosulfate de sodium ou d’ammonium est employé comme agent de fixage en
photographie. Les sels d’Epsom, le sulfate de magnésium, peuvent être employés comme laxatif, comme additif de bain, comme
exfoliant ou comme source de magnésium pour la croissance des plantes.
Toutes les civilisation connaissent la production d’alcool, à partir de fruits ou de grains. Par contre, toutes n’y accordent pas la même
importance.
L’eau étant nécessaire à la vie, mais étant aussi un facteur de transmission de nombreuses pathologies, sa conservation ou sa
purification a toujours revêtu une importance cruciale. Empiriquement, deux habitudes se sont révélées saines :

1. la consommation d’eau bouillie, sous forme de soupe ou d’infusion (thé par exemple). La chaleur détruit les germes, mais il faut
disposer d’une source de chaleur, qu’on ne sait transporter facilement que depuis peu. 2. la consommation d’eau additionnée d’alcool
(vin fort, eau-de-vie) ou même directement de vin ou de bière moins alcoolisés. L’alcool a sucres résiduels dans les boissons
alcoolisées.
Ces habitudes se sont également traduites dans l’équipement enzymatique lié au métabolisme de l’alcool des populations :
* les occidentaux, dont les ancêtres adhéraient plutôt à la seconde habitude qu’à la première, étant donc de plus grands
consommateurs d’alcool, le tolérent mieux que d’autres habitants du globe ; * les hommes, buvant plus que les femmes en raison de
travaux plus physiques et dans des circonstances où il est plus facile d’user d’une gourde que d’un feu, ont également une tolérance
plus grande à ses effets.
De : nicolasboulard Objet : jour44 et quelques Date : 18 août 2004 12 : 36 : 37 GMT + 02 : 00
désolé du retard je suis dans la paperasse
impôts et tout
bon, faut bien
hum
mais je ne chôme pas pour autant
ai imprimé une version définitive du panorama Muenchberg
assez impressionnant
mais il en manque un bout
c’est fou
ça vient des logiciels
ces histoires de compressions
et tout
le logiciel d’images vectorielles qui porte un nom de méchant de l’espace genre terminator ne peut faire des images de plus de 5 m 80
c’est dingue
la manière dont le numérique conditionne la création
un peu comme la législation avec le vin
alors du coup l’image ne fait que 579 mm de large
il en manque un bout
arg
fait chier
mais bon
je joue la dessus aussi
les limites des machines
le gars qui l’a imprimé est super patient
en tout cas
je repense que écouter du hip hop à fond en Alsace ça colle vraiment bien
faudrait que je fasse une vidéo avec
genre gangsta selestat
mais la musique et le paysage collent assez bien ensemble
question d’equilibre
bon
avec tout ça c’est pas tout
j’ai le cerveau qui se remet en route
mine de rien

mais cette histoire de mélange me perturbe les neurones
en tout cas
les neurones se chamaillent
à ce sujet
ce serait un peu comme un référendum de neurones dans ma tête
les pour
les contre les peut être
les ne se prononcent pas
le mélange le mix le cut up le superchunk
hum
alors j’ai plus ou moins trouvé un compromis de neurones qui calme tout les autres neurones
imaginons un tableau de Bosch
il y a le point de vue d’ensemble le panoramique
et le détail
comme dans les livres hachette d’histoire de l’art
pour bien faire comprendre
l’art
donc, imaginons ce mélange
qui est un acte barbare
un peu comme le Erasing De Kooning de Rauschenberg
donc
ce mélange se fait mais on ne fait que 50 demies bouteilles et les 50 autres demies bouteilles sont des détails, des fragments de
l’autre le vin comme il est à la base à ce moment le multiple se constitue d’une demie bouteille de mélange et d’une demie bouteille
de vin comme quand je l’ai acheté sauf qu’il n’y a pas d’étiquette pour dire ce dont il s’agit précisément mais disons que ça permet
une dégustation comparative enfin, je ne sais pas si je me fais bien comprendre
De : nicolasboulard Objet : jour45 et quelques Date : 18 août 2004 12 : 34 : 41 GMT + 02 : 00
bon
pfiew
les neurones ont délibérés
du moins ils ont établis une grille de programmation
l’assemblage du vin devrait se faire suivant un schéma pré-établi
les vins ne seront pas tous mélangés ensemble
mais seulement la moitié à chaque fois
mais suivant un schéma bien précis d’assemblage
une bouteille contiendra 25 grands crus différents
à la proportionnelle
il n’y aura donc que la moitié à chaque fois
mais question d’équilibre
il y aura toujours le négatif de ladite cuvée
par exemple :
mais bon, les probabilités sont énormes
hum
aborder l’assemblage du vin sur un code binaire

qui permettrait un interprétation graphique
le code d’assemblage peut également se faire sur un code de couleur en attribuant une couleur à chaque cru hum
tenter d’harmoniser les vins entre eux
ou bien
consulter les guides
ou bien
ou bien
les probabilités sont vraiment énormes
surtout avec un tel chiffre
50fois50fois50fois50fois50fois50fois50fois50fois50fois 50fois50fois50fois50fois50fois50fois50fois50fois50fois
50fois50fois50fois50fois50fois50fois50fois50fois50fois
50fois50fois50fois50fois50fois50fois50fois50fois50fois50fois50fois50fois50fois50fois50fois50fois50fois50fois50fois50fois50fois50fois50
mais bon
comme je souhaite garder un certain équilibre
c’est à dire mettre à chaque fois 25 grands crus dans chaque assemblage
les probabilités diminuent
mais bon
ça doit faire environ 625 possibilités mais comme je ne veux en garder que 50 pour pouvoir faire 2 fois 50 demies bouteilles
ça réduit encore la tache
hum
la méthode la mieux
il me semble
du moins
la plus équilibrée
serait celle ci
10101010101010101010101010101010101010101010101010
c’est à dire un grand cru sur deux
ou alors établir
50 protocoles
à base de 1 et de 0 en mêlant différentes approches
par exemple : les 25 paysages que j’ai préféré et les 25 que j’aime moins
ça pourrait donner quelque chose comme ça :
01001101110001111000011111000001100111000101110001 ensuite
les 25 meilleures rencontres :
10011001011001100101100110010110011001011001100101
ensuite
les 25 meilleures appréciations en guide des vins
11001011001100101100110010110011001011001100101100
les 25 plus chers
01000011110100001111010000111101000011110100001111
etc…
toute ces approches pourraient donner alors

une image
qui pourrait être celle ci :
le 1 donne un noir et le 0 donne un blanc
bon tout ça pour exemple
mais la piste me semble vraiment bien
il faut que je recontacte un chercheur en mathématique avec qui j’ai parlé une fois des Soleras
c’est à dire
on fait du vin une année
on le garde dans une cuve
l’année suivante, on enlève 50 % du vin de l’année précédente (on le met en bouteille) puis on comble ce que l’on a enlevé avec la
nouvelle récolte
l’année suivante
on enlève 50 % que l’on comble avec la nouvelle récolte
ainsi de suite
au bout de 50 années, le vin est composé de 50 vins d’âge différents
mais ça peut durer longtemps comme ça
De : nicolasboulard Objet : jour46 et quelques Date : 19 août 2004 12 : 45 : 45 GMT + 02 : 00
ai travaillé sur ces histoires de code binaire pour l’assemblage
ai repensé à Abraham Moles et le livre Art et Ordinateur
alors j’ai trouvé un texte relatif à la théorie quantitative de l’information
ce qui me fait penser au livre
la théorie quantitative de la démence
de Will Self
mais bon
le texte ci dessous est pas mal
on y parle du goût
de l’œuvre d’art
et tout :
1- Le modèle : la théorie scientifique de l’information
Le point d’ancrage de la théorie esthétique d’Abraham Moles (1920-1992) était la théorie scientifique de l’information (fondée
essentiellement par les ingénieurs-mathématiciens américains Claude Elwood Shannon et Warren Weaver, dans les années 1940 – The
Mathematical Theory of Communication, 1949 – et même dès 1928 par Ralph Hartley, ingénieur électricien).
A ses origines, cette théorie porte sur la mesure quantitative des signaux en tout genre (électromagnétiques, par exemple), véhiculés
par un système de télécommunication. Dans cette théorie, l’ingénieur parle de « quantité d’information », proportionnelle à
l’imprévisibilité du signal reçu par le système en une unité de temps donnée, sachant qu’une information est d’autant plus
imprévisible pour le récepteur qu’elle manifeste plus de complexité dans sa forme (sa structure).
le soir je suis allé aider Cécile Meynier à porter des chassis
ai dîner à Irma Vep ai rencontré Laurent l’endroit est vraiment chouette avons parlé
de choses
et
d’autres
De : nicolasboulard Objet : jour47 et quelques Date : 27 octobre 2004 20 : 58 : 14 GMT + 02 : 00
levé tôt
départ pour le retour sur la route des vins, reprend là où ma mémoire s’y retrouve un peu. Arrive dans le village là où il y a Josmeyer*,

grand cru Hengst, là où j’en étais la dernière fois. Je continue alors je monte à Husseren les Châteaux et je prend la route de 5
châteaux et je m’arrête sur un parking vide au milieu de la forêt et je regarde ma carte
je retourne sur mes pas
et je vais à Wettolsheim
chez Barmès Buecher* dans une toute petite rue où tout le monde s’appelle Buecher c’est madame qui me reçoit parce que c’est les
vendanges alors c’est un peu la pagaille parce qu’un ouvrier alors il a fallu l’emmener à l’hôpital et tout et tout. Bon, il est 10h00 du
matin et je goûte un riesling grand cru Steingrübler que j’achète et je m’en vais à Eguisheim, genre village usine à cigognes et
touristes et tout et tout. Je goûte des trucs bof bof beurk, je passe chez Wolfberger, ça pue le parfum, il y a trop de monde, c’est
l’usine à touristes et il y a un présentoir énorme avec des vodkas de toutes les couleurs.
Alors je retourne à Husseren les Châteaux, un village super calme et tout, je cherche là où habite Gérard Schueller* et on me dit que
c’est à côté de l’église alors j’y vais, je sonne et c’est monsieur Schueller* qui m’ouvre et qui courtpartout et je lui raconte un peu ce
que je fais ici chez lui, alors il me dit que ce sont les vendanges et qu’il n’a pas le temps mais que je peux rentrer et on se parle, il me
raconte des trucs sur les grands crus, les dégustations d’agrément, on goûte pas mal de vins qui sont pas mal, au milieu des foudres,
des machines à habiller, des cuves. On parle pendant plus d’une heure parce qu’il n’a pas le temps mais que je peux repasser quand je
veux un peu plus tard parce que là c’est un peu speed et tout.
Alors je m’en vais manger à Colmar.
Et je vais après à Voegtlinshoffen, chez Gérard et Serge Hartmann, mais ils sont en Vendanges alors, ils n’ont pas le temps de recevoir
mais je peux entrer tout de même, je demande des trucs, je sens que je dérange, ça me saoule, alors je m’en vais, et je vais à
Gueberschwir chez Ernest Burn*, mais c’est marqué sur la porte que c’est fermé de 11h00 à 15h00, alors je re-m’en vais pour
Pfaffenheim chez Pierre Frick*. L’endroit est pas mal, il y a une grange type mikado qui tient debout dans sa cour, comme si elle allait
tombée. Ça doit être sa mère qui me reçoit parce que ce sont les vendanges alors vous comprenez et tout et tout. Je demande à goûter
quelques Riesling, alors j’en goûte, et c’est bon, on parle un peu et j’ai envie d’en savoir plus. Alors je reviendrai une autre fois encore.
Bon, après je vais à Rouffach chez René Muré* que j’ai du mal à trouver parce que c’est au bord de la sortie de la route que j’ai pris
une autre sortie.
On m’accueille et tout, bonjour, s’il vous plait, bien sûr, je vous en prie, je passe dans un petit salon de dégustation, on me fait goûter
des fonds de bouteilles de Riesling mais bon, alors le grand cru Vorbourg, il est juste là qu’il faut regarder à travers la fenêtre pour
voir où pousse le raisin et c’est marqué en gros dans la colline Clos St Landelin (c’est l’autre nom du domaine de René Muré) c’est un
peu Hollywood, cette revendication d’une portion de bout de terre ronde, genre lettre en énorme bof. Pourquoi ??
Quand je retourne vers Gueberschwir c’est pareil, c’est marqué Goldert en gros avec des grandes lettres, et puis Hatschbourg vers
Voegtlinshoffen.
Bon, madame Burn* elle est revenue parce qu’il est plus de 15h00 passé, alors j’attend un peu dans la cour qu’est jolie. Puis on
m’ouvre, alors je rentre et je dis que je cherche du Riesling Goldert grand cru, j’en goûte, je dis, c’est bizarre que la bouteille soit
transparente au lieu de verte, alors elle me dit que c’est comme ça, c’est leur choix, pfff.
Bon, en fait la bouteille elle est transparente parce que Goldert ça veut dire doré parce que les vins de ce grand cru sont dorés et que
c’est un des endroits les plus ensoleillé de l’alsace. Mais bon, elle a peut être pas envie de parler mais dans c’est cas là on accueille
personne chez soi si c’est pour ne pas parler de ce que l’on fait.
On fait les choses ou on les fait pas
Bon après je retourne à Voegtlinshoffen, je veux aller chez Joseph Cattin*, mais par accident j’arrive chez Théo Cattin (son frère ? son
cousin ? son oncle ?). Alors bon, je goûte tout de même mais bon, c’est pas génial génial. Alors, je repars et je vais chez le Joseph que
je cherche.
Je trouve et je rentre et visiblement c’est le chef monsieur Cattin qui me dit de ne pas me garer là, alors je me gare ailleurs. Il me
demande si je viens pour du vin, alors je dis oui, alors il me présente René, c’est un ami de la famille, c’est lui qui va s’occuper de moi.
Alors René m’emmène dans une salle de dégustation ; mais il a pas ses lunettes alors je l’aide à lire les étiquettes pour goûter les vins
et je l’aide aussi pour la facture et je commence à dire merci au revoir et quand je sors, le chef monsieur Cattin, il rentre suivi d’un
monsieur, cheveux plaqués lunettes noires, chemise blanche, suivi d’un autre monsieur, plus jeune, plus petit, moins classe, et encore
d’un autre encore plus jeune, encore plus petit encore moins classe. Mais, bon, c’est un peu Scarface le parrain réuni cette scène mais
je me dis bon, c’est qu’une image mais quand je vais à ma voiture, il y a d’un côté une grosse Mercedes et de l’autre côté une
Mercedes moins grosse (sur laquelle il n’y a pas l’option rétroviseurs qui se replient quand on la ferme contrairement à la première) et
encore à côté une Mercedes encore plus petite avec encore moins d’options.
Bon, je pars avec une drôle d’impression dans la tête et qu’il y a des situations vraiment clichées tout de même parfois.
Je quitte la Sicile alsacienne et je remonte vers Ribeauvillé parce que dans mon puzzle de Grands Crus, il me manque des pièces et
notamment du Gloeckelberg, alors je sais qu’ils en ont, mais en fait non, pas en Riesling mais ils ont du Mandelberg alors j’en prend.
De : nicolasboulard Objet : jour48 et quelques Date : 29 octobre 2004 09 : 32 : 24 GMT + 02 : 00
Rendez vous à 15h00 chez Pierre Frick* à Pfaffenheim.
Plus d’une heure de route.
Curieuse impression que ces espaces traversés depuis quelques mois maintenant. A force d’y passer, certains deviennent familiers.
Cette autoroute qui longe la route des vins. Chaque sortie d’autoroute déjà empruntée, les chemins où je me suis perdu, les collines
que j’ai visité, épuisé.
La carte se dessine petit à petit dans ma tête.
Des points de vue qui sont devenus des souvenirs.
La chaleur le jour où je suis allé près de Sigolsheim La tête qui tourne à Riquewihr La petite pluie à Zellenberg
Tout ça un peu comme un jeu vidéo dans lequel il y a différents niveaux Une sorte de Mario Bros douing douing 50 niveaux de jeu :
règle du jeu, visiter chaque grand cru, trouver la bonne bouteille de chaque grand cru douing douing special mode douing douing
bonus point game over
A force d’avancer l’espace devient familier connu
et puis vient le moment où le paysage n’est plus familier, et là, c’est la perte, comment choisir sa direction ? où tourner ? Juste le nom
d’un village qu’on a lu, une ou deux photos vues dans un livre, pas de souvenir
Venir sous Survenir
plutôt
Comment avancer
et puis après, il faut chercher la où habite le vigneron chez qui je veux aller la colline sur laquelle se trouve le terrain grand cru
dire bonjour rien que dans le bonjour, on sent si ça va être bien ou pas bonjour, comment on regarde quand on dit bonjour si les yeux
regardent ou pas bonjour avec les pupilles ou bonjour les yeux fermés les yeux grand ouverts ou mi clos la tête fixe ou bien qui fait un
mouvement de haut en bas comme un rayon laser qui scrute cheveux tête torse jambes pieds le bonjour qui tourne tout de suite le
dos dès qu’il ouvre la porte le bonjour qui parle tout de suite d’autre chose après l’avoir dit le bonjour qui se tait pour écouter ce que
l’on va dire
bonjour
le bonjour craintif le bonjour curieux le bonjour qui s’en fout le bonjour qui pfff le bonjour j’ai pas le temps
bonjour
j’aurai dit filmer chaque bonjour que j’ai dit sur cette route des vins
le bonjour de celui qui cherche qui regarde
le bonjour enthousiaste le bonjour excusez moi de vous déranger le bonjour je suis super content de vous rencontrer le bonjour mince
excusez moi j’ai du me tromper d’adresse comment je vais faire pour partir d’ici bonjour entrez je vais vous vendre du vin bonjour
entrez je vais vous raconter comment je travaille bonjour entrez goûtez bonjour entrez excusez nous bonjour entrez excusez moi
bonjour entrez je vais chercher mon mari bonjour entrez que puis je pour vous bonjour entrez que puis je pour vous le bonjour de
chez Julien Meyer* : bonjour on boit un café le bonjour de chez Gérard Muller : bonjour, j’ai pas le temps mais entrez
et puis des bonjours à la con
le bonjour suspicieux celui qui fronce les sourcils
le bonjour blasé qui tourne le dos tout de suite parce qu’il sait ce pour quoi vous êtes venu
le bonjour qu’est payé à dire bonjour avec un grand sourire juste après lèvre inférieure descendante, dents blanches qui semblent
clignoter pour indiquer de regarder plus bas le décolleté qu’est bien vendeur (celui là je m’en souviens c’était aux caves de Bestheim,
le vin est vraiment pas bon, mais allez y pour voir la femme d’accueil) le bonjour de René Muré* main tendu qui dit : “bonjour, je suis
René Muré.” Mais je n’ai pas eu le temps de répondre un truc qu’il avait déjà le dos tourné.
m’enfin
donc j’arrive à 15h12 chez Pierre Frick* (le retard est dû au mauvaises conditions de traversée de la ville de Colmar). Bonjour madame,
j’ai rendez vous avec monsieur Frick.
Ce qui est assez ennuyeux en Alsace c’est que les gens chez qui on va n’ont pas nécessairement le nom que porte leur vin. Assez
souvent, c’est le nom de leur père : exemple :
Marcel Deiss —- Jean Michel Deiss Julien Meyer* —- Patrick Meyer
Bon, donc bonjour madame etc… j’ai rendez vous avec Jean Pierre Frick
Ah, il est parti à Rouffach chercher de l’eau
bon j’attend
et il arrive ensuite
bonjour, j’arrive
je vais voir le pressoir Et puis après il arrive
je raconte un peu ce que je fais mais pas trop les histoires de goût, de mode du goût d’histoire du vin, on discute on goûte un peu des
vins en même temps
puis il me donne un texte qu’il a écrit :
Le vin : une quête esthétique
c’est un texte qui retrace l’histoire de la vigne et du vin et sa fonction qui n’a cessé de se métamorphoser. Il me donne ce texte et puis
un autre dépliant. J’achète un Pinot Blanc que je trouve bon et du Sylvaner que j’offrirai.
Et je repars en regardant encore cette grange mikado dès fois qu’elle tombe au moment où je la regarde avec tout ses petits numéros
sur chaque poutre.
Ensuite je décide de retourner à Ribeauvillé pour faire des photos depuis le Geisberg
et puis je passe à Rodern pour trouver du Gloeckelberg mais du bon ça n’existe pas en Riesling parce que le terrain est plus propice au
Pinot Gris et au Gewurtztraminer. C’est la maman de Christian Koehly* qui me reçoit. Elle me demande si je viens chez eux par hasard,
alors je dis non.
Elle me dit que ce sont les vendanges et que cette année avec le temps qu’il fait ce n’est pas facile facile, que ça fait 4 semaines que ça
dure. (Jean) Pierre Frick* me disait la même chose qu’il n’avait jamais vu une année comme ça.
Donc sa maman me montre des photos du nouveau chais de Christian Koehly qu’ils ont construits près de Bergheim. Un bâtiment de
1000 m2 parce qu’ici c’est devenu trop petit avec des escaliers partout et tout et tout. Et que presque tout les gens du village sont en
coopérative (comprenez à la cave de Ribeauvillé*) et que c’est le Ramadan en ce moment et que ici ça fait plusieurs années que l’on
héberge plus personne
elle parle beaucoup sa maman mais pas du vin plutôt de ce qu’il y a autour la vigne, les caves, les gens qui travaillent de manière
temporaire, les autres vignerons, de sa petite fille qui fait ses études à Strasbourg, en prépa HEC, que elle, elle a été élevé chez les
sœurs à Strasbourg aussi
merci au revoir
bon, je vais à Andlau refaire des photos du Kastelberg
c’est plus pareil
y a des gens qui cueillent du raisin y a la nuit qui nous tombe dessus les feuilles jaunes la fumée au loin qui fulmine de la cheminée la
lune qui lunoie au dessus des toits bla bla bla bla bla bla
bon, c’est cliché à fond Andlau
surtout en période de vendanges
ça sent la fin, les feuilles qui tombent, qui sont jaunes
la prochaine fois que je reviendrai, y en aura plus
De : nicolasboulard Objet : jour49 et quelques Date : 25 novembre 2004 22 : 26 : 41 GMT + 01 : 00
jour 49, départ pour Ammerschwir, pour aller chez Binner, que je ne trouverai pas sa maison alors ça m’a enervé alors je crie
beaucoup dans la voiture, parce que je ne trouve pas, et que la radio, on capte mal sur la route des vins, beaucoup trop de radios qui
se superposent, et puis la route, toujours la même, que j’ai emprunté plein de fois, ce tout petit bout de route entre Strasbourg et
après. Innenheim, pas de bouchon, Innenheim, trafic fluide, pourquoi
pourquoi ils n’ont pas inventé un monsieur ou une dame qui soit suffisamment malin ou maline pour pour qu’il n’y ait pas une route 4
voies entre Strasbourg et le reste de l’Alsace. Il doit y avoir une raison débile pour qu’il n’y ait qu’un tout petit bout de route comme
ça, genre une histoire de clocher genre.
Bon, le truc qui fait que tu as le temps de regarder les champs de choux pousser et pouvoir dire, tiens, les choux ont poussés ou bien,
tiens ils ont cueillis les choux, ou un truc du genre, et puis il y a les rond points qui permettent au gentils d’arrêter les méchants
quand il faut.
Bon, donc Ammerschwir où je ne trouve pas où habite Monsieur Binner, et comme on ne peut pas dire qu’il y ait beaucoup de monde
dans les rues d’Ammerschwir en ces temps automnales où la lumière se baisse si tôt qu’elle commence à briller de toute sa lueur
luminescente, quoique aveuglante parce que elle se lève et se couche aussitôt et que comme la route va du nord au sud et que le soleil
il va de l’est à l’ouest, et puis qu’il monte pas très haut par les temps qui courent vite, donc, j’ai le soleil tout les temps dans les yeux.
Je pars à Colmar, parce que mine de rien, il est déjà presque midi et qu’il va être temps de manger.
J’y mange
et je repars pour Soultzmatt ou Westhalten, là où c’est le grand cru Zinnkoepflé marqué dessus comme le port salut. Je voulais aller
chez Agathe, mais Agathe ne reçoit qu’à partir de 17h00 et que comme il n’est même pas encore 14h00, alors je n’y vais pas. Je
poursuis ma route et je tombe sur un accident et je repense que pratiquement à chaque fois que j’étais sur la route des vins, j’ai vu unaccident, une mercedes retournée sur la route près deSelestat, deux camions encastrés près de Colmar, cette voiture du Japon coupée
en deux, la voiture belge sous la roue d’un camion.
Bon, après l’accident, c’est chez Seppi Landman*, bonjour monsieur, je cherche du Riesling Zinnkoepflé.
Bon, on va déjà goûter le Crémant d’Alsace, puis les Sylvaner, puis les Muscat, puis les Riesling, puis les Tokay, puis les
gewürtztraminer, et puis c’est tout parce que en tout ça fait 20 vins différents. j’en retiens 3 qui me plaisent.
Il y a deux cuvées Sophie Marceau (comme l’actrice parce que c’est elle). C’est une bonne copine de Seppi Landmann* (Seppi, ça veut
dire Joseph en alsacien). Donc, Sophie, l’amie de Seppi, lui a suggéré qu’il devrait demander à ses clients de venir faire les vendanges
(comme ça pas de problèmes avec l’administration pour les fiches de paies et tout parce que le client est roi, alors autant le faire
bosser).
Ensuite, je pars pour Orschwihr, chez Albrecht*, je trouve la maison et c’est marqué qu’il faut aller ailleurs, alors je vails ailleurs, là où
la pancarte indique qu’il fallait aller, et je trouve. Dans un grand salon très chaleureux, vous serez reçu par une madame très
accueillante qui vous fera découvrir les plus belles cuvées de la maison Albrecht.
C’est un peu trop chic pour moi, mais bon, on fait avec ce qu’on a.
Ensuite je dois partir pour Colmar parce que j’ai rendez vous chez une dame pour tenter de trouver différents endroits qui seraient
susceptibles de recevoir une intervention artistique temporaire mais sur la durée (genre un mois) sur la route de vins.
Bon, je trouve assez facilement parce qu’en fait, si je suis allé manger le midi à Colmar, c’était pour voir où habitait la dame en
question. On discute, de choses et d’autres et puis on trouve des pistes à approfondir que j’y vais de ce pas.
Je pars pour Niedermorschwihr, pour voir l’épicerie de Madame Ferber (les très bonnes confitures, c’est elle). Alors, je regarde toute
les confitures et j’en trouve au vin, et puis à la pêche de vignes et puis plein d’autres goûts assez surprenants et appétissants.
Je prend deux pots de confitures, un peu de foie gras, une petite boite de chocolat et je m’en vais.
Merci au revoir.
De : nicolasboulard Objet : jour50 et quelques de mémoire Date : 16 décembre 2004 22 : 13 : 44 GMT + 01 : 00
de mémoire parce que le monde du vin, c’est avant tout une histoire de mémoire, tiens, le ça me fait penser à de la fraise, de la
lavande fruitière, du cuir, bois, chocolat.
et puis de toute façon quand on écrit c’est assez souvent de mémoire à ce que je sache, car on n’a pas encore inventé une machine
qui écrit ce qui se passe en ce moment quoique la sténographie, c’est ça, mais il y a quelqu’un derrière.
direction le sud de l’Alsace, plus d’une heure de route, le paysage commence à changer, moins de vignes, des montagnes nouvelles,
quand on la passe, il y en a une autre derrière.
direction Guebviller, ville ouvrière, le paysage change, la ville est bof bof pas très belle je trouve, mais les vignes sont surprenantes et
impressionnantes. Genre en terrasse, sur tout un pan de colline. Je vais aux caves Schlumberger* troisième pont à gauche.
Dans le salon d’accueil, il y a du monde, tout le monde se tutoie, ça boit et puis à un moment donné, on se rend compte que je suis là,
alors on me demande ce que je veux et je dis du Riesling Kitterlé que je goûte je regarde les photos sur les murs, les prix, prix du
meilleur vin, prix d’un autre meilleur vin, mais donné une autre année, c’est un peu les traces qu’il reste des vins qui n’existent plus.
Photo d’une bouteille avec un plat cuisiné pour faire joli sur la photo, mais on ne voit qu’une partie du plat cuisiné parce que c’est le
vin qui est mis en valeur parce que c’est une affiche pour la promotion du vin.
Merci au revoir.
Puis direction Bergholtz, je vais chez M. Meyer*, c’est madame qui me reçoit, bonjour, bof pas de bonne humeur la dame, mais bon,
on n’est pas tout les jours dans un bon jour, je prend mes deux bouteilles de Spiegel, je dis une blague qui ne fait rire personne, puis
je vais chez Dirler*.
C’est madame Dirler mère qui me regarde par la fenêtre quand j’arrive et qui dit bonjour. Elle me reçoit dans un salon tout en bois
avec des tables assez ingénieuse en bois qui se replient.
Le téléphone sonne souvent, mais finalement je goûte des vins, qui me plaisent. Elle me dit que je suis champenois sans doute parce
qu’elle a dû lire ma plaque de ma voiture immatriculée 51. Elle me fait presque tout goûter, ça me plaît ce que je goûte. Je prend deux
bouteilles de Saering et deux bouteilles de Kessler, puis je lui demande où on peut manger et elle me dit que c’est lundi alors ça va
être assez compliqué parce que tout est fermé.
Alors je vais à Guebviller, je trouve un endroit qui s’appelle le Brazalla (comprendre bretzel) qui est un endroit où l’on mange. Je
demande un couvert en non fumeur, on me dit qu’il n’y a pas de non-fumeur ici et que si je suis tout seul, on allait m’installer à la
table des gens qui sont tout seul. Une femme seule y mange son mille feuille en dessert et un grand père seul y attend sa soupe.
Je m’assois autour de cette table. Je commande un bretzel puis un feuilleté à la viande et salade, tarte myrtille et café.
Bon, ensuite, ça devient galère bizarre, je cherche les caves du Vieil Armand*, alors je cherche un peu, je tourne pas mal, mais, c’est à
l’heure où des fois mon cerveau il fatigue un peu, je cherche, et je ne trouve pas, je vois un panneau qui indique Vieil Armand, ainsi
que Hartmannvielekopf (traduire tête du Vieil Armand). Donc, je suis cette route qui monte à travers la montagne et plus je monte et
plus le temps devient gris, moins il y a de feuilles aux arbres et je ne croise personne, et ça devient de plus en plus grisonnant la tête
dans les nuages la route mouillée, ça monte encore, reste 8 km, ça monte, ça roule pas vite un zig et un zag et un zig et un virage en
épingle à cheveux, comme dans les films ou les rallyes de voiture, ou le tour de France, ça monte encore, reste 4 km, pfff, bon, au final
la route s’élargit beaucoup et il y a un parking avec un petit esaclier, il n’y a personne, je me gare, je sors de la voiture, je monte le
petit escalier, je monte encore un escalier, j’arrive sur une grande place avec un tombeau genre comme au Panthéon, et je traverse
cette place et au bout un champ de croix blanche. Hartmansvielekopf 30.000 morts. Gloups
Le paysage y est vachement contrasté, la plaine est illuminée, très belle vue dégagée, les collines sont noirs, brrrr,
http://nicolasboulard.free.fr/hartman.mpg
bon, c’est pas ce que je cherche et maintenant que je suis refroidi je redescend, je trouve finalement les caves du Vieil Armand* qui
ont été racheté par Wolfberger, c’est un peu supermarché discount du vin, un grand comptoir, vous voulez goûter quoi, grand cru
Ollwiller, je paie merci au revoir.
Direction Thann, the last Grand Cru, je passe par Wattwiller, je vais voir l’ancienne station thermale, puis Thann, dans un creux de
vallée abrupte, j’arrive au pied de cette impressionnante colline, les vignes plantées dans le sens de la pente, tout un réseau de petit
chemins escalier pour escalader cette colline. Je filme ma dernière montée. Je passe pas mal de temps à regarder le soleil qui
commence à décroitre, les nuages et la vue sur la plaine, au loin Mulhouse.
http://nicolasboulard.free.fr/thann.mpg
la vue est assez jolie.
Je redescend et me rend à Colmar chez Schoffit* pour me procurer du Grand Cru Rangen. En fait, c’est pas dans Colmar la Petite
Venise, mais plutôt dans le Colmar genre le commissaire Maigret, une petite route, au milieu de jardins Je demande à la dame
comment ça se fait qu’ils habitent à Colmar alors que leurs vignes sont à Thann, elle me dit que c’est comme ça. Je me dis que c’est
ma dernière étape, qu’elle ne le sait pas, que sans doute elle s’en fout, que ça fait 5 mois que je suis sur cette route, que c’est la fin,
même si j’aime pas les fins, et qu’il le faut bien la fin.